Le journal L’Ouvrier Communiste a été entièrement numérisé grâce à la précieuse collaboration d’un de nos lecteurs, également contributeur du site « Fragments d’Histoire de la gauche radicale » (https://archivesautonomies.org/). La copie numérique du journal sera bientôt disponible sur notre catalogue uDesk. Dès lors, la version papier du périodique ne sera plus disponible en salle de lecture et ce, afin de permettre sa conservation.
À la veille de l’Armistice, revenant d’un voyage en Russie soviétique, War Van Overstraeten, un jeune militant des JGS de Bruxelles, décide de rompre avec le POB. Il entraîne avec lui plusieurs autres militants des Jeunes Gardes et fonde le « Groupe Communiste de Bruxelles ». Toute une partie des JGS s’était effectivement prononcée en faveur de la Révolution d’Octobre. Le fossé idéologique les séparant du POB avait été irrémédiablement creusé par les années de guerre et par 1917. Ils ne voyaient plus dans le POB qu’une « formidable machine contre-révolutionnaire au service du capitalisme », dont la direction menait une politique de « collaboration directe et active avec la bourgeoisie ».
IL faut attendre le 1er mars 1920 pour que ce groupe commence à publier un journal, intitulé L’Ouvrier Communiste. L’activité du groupe consiste initialement à diffuser leur nouvelle presse et aussi ses idées. Pour cela, les militants sillonnent le pays et vont à la rencontre des travailleurs d’Anvers, de Charleroi, de Gand, de Liège ou encore de Mons. En juillet, Van Overstraeten est mandaté pour aller représenter le groupe au 2ème Congrès de l’Internationale Communiste à Moscou. À la veille de l’année 1921, le nombre de journaux distribué par le groupe s’élève à 3 000 et compte près de 700 abonnés.
Ce groupe porte successivement le nom de « Fédération communiste de Wallonie », en mai 1920, puis enfin de « Parti communiste de Belgique – section belge de l’Internationale communiste (SBIC) » en octobre 1920. Van Overstraeten avait été envoyé à Moscou pour représenter le groupe en juillet 1920 et, une fois de retour, il faut effectivement attendre le congrès qui eut lieu du 31 octobre au 1er novembre 1920 à Bruxelles pour que la liaison avec l’IC devienne effective.
A partir du mois de mai 1921, le groupe publie également le Kommunistische Arbeider. Cette publication témoigne de la volonté de s’adresser aux travailleurs flamands et de se faire comprendre en leur parlant leur propre langue, mais elle témoigne aussi de l’extension du groupe et de son influence. En juin 1921, un rapport du Comité Exécutif de la 3ème Internationale affirme d’ailleurs que le PCB et son journal disposent alors d’une grosse influence dans les charbonnages de Charleroi et Liège.
La publication s’arrête lorsque, sous la pression de l’IC, le PCB-SBIC fusionne avec le groupe de Joseph Jacquemotte, qui publiait L’Exploité et se trouvait à la gauche du POB jusqu’à ce qu’il en soit chassé par les dirigeants. Cette fusion entraîne ainsi la création du Parti Communiste de Belgique (unifié), qui publie dès lors Le Drapeau Rouge et De Rode Vaan.