JACQUEMOTTE Joseph

JACQUEMOTTE Joseph (1883 - 1936)

Syndicaliste, journaliste, cofondateur et dirigeant du Parti communiste de Belgique, membre de la Chambre des représentants (1925 - 1936)
Pseudonyme occasionnel : Lepic / Le Pic

 
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Joseph Jacquemotte est connu comme fondateur et principal dirigeant du PCB.

Pourtant, il n’a été officiellement le numéro un de son parti que pendant deux ans. Mais sa popularité et le souvenir qu’il a laissé aux militants communistes lui confèrent une aura historique indiscutable.

Il est né à Bruxelles le 22 avril 1883. Son père est originaire du quartier populaire de Sainte-Marguerite à Liège. Il tire un mauvais numéro, à cette époque de conscription par tirage au sort. À la fin de son service militaire, il s’engage comme volontaire. Il sort de l’armée avec un grade de sous- officier et s’installe à Bruxelles pour devenir agent de police communale. Il finira sa carrière comme inspecteur de police à Louvain. Il décède en 1912. Sa mère est une ouvrière de famille anversoise, venue chercher du travail dans la capitale, devenue commerçante sur les marchés. Joseph Jacquemotte s’exprime et écrit en français mais pour les Bruxellois il est « onze Jef » terme que le directeur de L’Humanité, Marcel Cachin utilise dans la préface de la brochure consacrée à son camarade belge. Fernand Demany le définit ainsi : « ni Flamand, ni Wallon et cependant les deux ». Après l’école primaire, comme la famille compte sept enfants, son père le place à l’école des pupilles de l’armée à Alost. Son destin est une carrière militaire. À 16 ans, il est caporal et bien noté. Mais sa vie bascule ; il est réformé à cause de sa mauvaise vue et contraint d’aller chercher du travail. Il gardera de son éducation à l’armée, le sens de la rigueur, la distinction entre les objectifs stratégiques et la tactique pour y parvenir.
Il est embauché comme employé chez Bernheim et Meyer, grand magasin qui deviendra l’Innovation. Bon vendeur en confection, il est apprécié. Toutefois, il se rapproche du mouvement socialiste sous l’influence de son frère Charles qui fréquente un club sportif du POB, « la Plébéienne ». Lors de la grève de 1902 pour le suffrage universel, il renverse des voitures de tramway avec ses camarades de la Jeune garde socialiste. Il se lance dans le syndicalisme avec des revendications simples : repos du dimanche, fermeture des magasins à 19 heures, droit de s’asseoir pendant le service au lieu d’attendre le client debout. C’en est trop : il est licencié en 1907. Il erre d’un emploi à l’autre et est finalement choisi, en 1910, comme secrétaire permanent du Syndicat des employés socialistes de Bruxelles. Il l’organise avec succès et mène des actions. Comme les vendeuses n’osent pas faire grève, le syndicat décrète le boycott de certains magasins, disperse les clientes avec des boules puantes, encombre les services avec des fausses commandes et organise des piquets aux entrées ce qui vaut à son secrétaire un premier séjour en prison, en vertu de l’article 310 du code pénal. Une manifestation estimée à 6000 personnes, en novembre 1911, fait pression sur le ministère de la Justice qui abrège sa peine. La condamnation puis la libération de Joseph Jacquemotte en font un homme populaire.

 

 
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