Historique du CArCoB

Le 31 mai 1961 est créée la Fondation Joseph Jacquemotte a.s.b.l. (aujourd’hui : Association Culturelle Joseph Jacquemotte asbl), institut de formation politique, économique et sociale d’études et de recherches sur l’histoire du mouvement ouvrier.

Elle a notamment pour objets d’organiser des conférences sur l’histoire du mouvement ouvrier et de publier des livres, brochures et revues théoriques (ainsi, les Cahiers marxistes [C.M.] à partir de 1969). Elle favorisera également une première recherche historique menée par Claude RENARD, journaliste au Drapeau Rouge [D.R.] et membre de la direction du Parti communiste de Belgique, recherche qui conduira notamment à la publication dans les C.M., de divers documents concernant la préhistoire et la genèse du P.C.B., fournis par les archives de l’Internationale communiste à Moscou.

En 1971, la Fondation Jacquemotte étend ses activités à la constitution et la garde d’un fonds d’archives et d’une bibliothèque. En conséquence, le P.C.B. confie ses archives à la F.J.J. Le classement des archives du P.C.B. est entamé ainsi que le catalogage de la bibliothèque qui s’enrichit du fonds de la Bibliothèque populaire qui a interrompu ses activités.

En octobre 1980, le P.C.B. rend hommage à Julien LAHAUT, assassiné trente ans auparavant. En 1983, c’est le centenaire de la naissance de Joseph JACQUEMOTTE, fondateur du parti décédé en 1936, qui est commémoré. Aussi, après avoir été l’une des sources des publications de la Fondation, les archives servent de matériaux de base pour les expositions historiques.

Mais le centre d’archives reste relativement inaccessible à la recherche. Les chercheurs peuvent avoir accès à certains fonds sur rendez-vous.

En 1984, consciente qu’un traitement scientifique des archives existantes s’avère indispensable, la F.J.J. introduit une demande de Cadre spécial temporaire. Celui-ci procédera, de 1985 à 1986 sous la direction scientifique de José GOTOVITCH (U.L.B.) et Juul VERHELST (A.G.R.), à un premier classement de trois fonds : l’inventaire des archives des congrès nationaux du P.C.B.-K.P.B. (1919-1982), le classement des livres et brochures de la bibliothèque édités en Belgique et le répertoire des journaux et périodiques communistes. La branche "archives" de la F.J.J. (la Commission nationale des archives de la composante communiste du mouvement ouvrier et démocratique belge, avec à sa tête Rosie HOLENDER [+] et Augustin DUCHATEAU [+] et Jaak WITHAGES [+]) en profite également pour ouvrir plus largement les fonds aux étudiants et chercheurs. Malheureusement, l’expérience C.S.T. ne peut être relayée par un T.C.T. et le cadre de trois personnes se trouve réduit en 1986 à une personne en dispense de pointage. Jusqu’en 1988, elle continuera d’assurer l’ouverture du centre au public.

De 1988 à 1991, le centre d’archives retombe dans une relative léthargie. Faute de moyens, une présence minimale reste assurée grâce à Rosie HOLENDER, qui continue de veiller à la conservation des fonds avec la précieuse assistance de M. Charles ’Louitje’ HAMELRIJCK, véritable gardien et sauveur des archives du P.C.B.-K.P.B. Puis, en 1991, par la volonté commune de la F.J.J., du P.C. et de l’Union des Communistes de Belgique, une demande d’octroi d’un personnel permanent F.B.I.E. est agréée par l’Exécutif de la Communauté française. Dès lors, depuis 1992, l’accès du public aux archives est réassuré. En outre, une politique de sauvegarde de fonds d’organisations ou de personnes privées est mise en place, qui permet au Centre d’accroître de manière très importante ses collections.

En 1994, le Conseil de la Communauté française a adopté la proposition de décret organisant la reconnaissance des centres d’archives privées de la Communauté française de Belgique, déposée en 1993 par Philippe BUSQUIN et Raymond LANGENDRIES. C’est dans le cadre de cette nouvelle législation que la F.J.J. et son Centre des archives communistes en Belgique (C.Ar.Co.B.) déposent en mai 1995 un dossier de reconnaissance auprès du Gouvernement communautaire. La convention de reconnaissance et de subventionnement entre en vigueur en 1996 et est ensuite renouvelée après chaque triennat. Depuis cette date, les archives - conservées auparavant dans l’immeuble où siégeaient les instances centrales de l’ancien P.C.B.-K.P.B., le "18-20, avenue de Stalingrad" à Bruxelles - sont abritées dans l’ancienne Maison de la Presse communiste, au 33 de la rue de la Caserne, toujours à Bruxelles, où se trouvaient la rédaction, l’administration et l’imprimerie du quotidien Le Drapeau Rouge.

Le 1er janvier 2001, le CArCoB est devenu une a.s.b.l. indépendante. Et depuis le 1er janvier 2006, il est lié contractuellement avec la Communauté française de Belgique Wallonie-Bruxelles par une convention quinquennale.

En 2022, sur proposition du conseil scientifique et pour être en adéquation avec les fonds d’archives confiés au CArCoB, l’assemblée générale décide de transformer l’intitulé en "CArCoB asbl - Centre des archives communistes, pacifistes, de solidarité internationale et de lutte contre le colonialisme et l’apartheid, en Belgique".

Le CArCoB travaille en concertation et en collaboration avec son pendant flamand, le Documentatie en Archief van de Communistische Beweging (DACOB).