NOUVEAUX INVENTAIRES EN LIGNE SUR PALLAS

  • BLUME, Isabelle : Née en 1892 à Baudour. Son père est pasteur, elle grandit dans un milieu protestant socialiste. Enseignante de formation, elle devient membre du Parti Ouvrier Belge en 1920. Elle dirige les Femmes Prévoyantes Socialistes. Elle milite au sein du Parti Socialiste Belge jusqu’à son exclusion en 1951. Elle poursuit alors son activité politique de manière indépendante, jusqu’à son affiliation au Parti Communiste de Belgique en 1964. Elle s’investit particulièrement dans le Conseil Mondial de la Paix, à partir de 1951. Elle y restera très active jusqu’à son décès en 1975. Ses archives concernent essentiellement l’activité qu’elle a déployée au sein du Conseil Mondial de la Paix (CMP) et de l’Union Belge pour la Défense de la Paix (UBDP), mais aussi au sein du Parti Communiste de Belgique. Les archives qui concernent sa période d’activité au sein du mouvement socialiste se trouvent à l’Institut Emile Vandervelde (IEV). Remerciements à Elsa Grunhard, Sophie Bouillon et Elodie Bardi, stagiaires archivistes auteures de l’inventaire.
  • BUCH, Edith : Née à Paris (France) le 15 mars 1908, Édith Buch, sœur d’Henri Buch, est docteur en droit de l’Université libre de Bruxelles (1930) et avocate. En 1936, elle participe au Comité de législation du Parti communiste belge (PCB), préparant le travail législatif sous la direction de Joseph Jacquemotte. Édith Buch plaide pour le Secours Rouge International et milite activement au Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes (CVIA) et au comité mondial des femmes (CMF). Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, elle entre dans l’appareil clandestin international où elle remplit les fonctions de liaison et de secrétariat du délégué à l’Internationale communiste en Belgique, Andor Berei. À la libération, Édith Buch participe à la direction des Amitiés belgo-soviétiques, est secrétaire de la section du PCB au palais de justice et assure diverses tâches pour la commission de contrôle du parti. Elle poursuit ensuite ses activités d’avocate communiste et s’illustre notamment dans la défense des dockers d’Anvers et du marin Eddy Poncelet (lutte pour les douze mois). Ses archives concernent ses préoccupations et actions relatives à la renaissance du nazisme en Allemagne occidentale. Deux gros dossiers judiciaires y figurent : l’affaire des Partisans armés de Tongres jugés pour l’exécution de collaborateurs à la libération et celui du procès intenté à son frère, Conseiller d’État, devant la Cour de cassation dont elle avait entrepris d’écrire la relation (voir Henry Buch). Remerciements à Henri Jorion, stagiaire bibliothécaire, pour la reconfiguration de l’inventaire.
  • DRUMAUX, Marc : Né à Ath le 10 mai 1922. Cheminot à la SNCB, il se rapproche du Parti Communiste et y adhère en 1943 grâce à ses contacts avec la Résistance. Il est particulièrement actif dans le mouvement de jeunesse d’inspiration communiste où il occupe des fonctions aux niveaux régional et national. Au sortir de la guerre, il devient journaliste au Drapeau Rouge et membre du Secrétariat fédéral de Tournai-Ath. Il devient membre du Comité Central du Parti en 1957 et y est chargé de l’organisation et de la liaison avec certaines fédérations. En 1958, il est élu conseiller communal et échevin dans la commune de Calonne-lez-Antoing où il a travaillé à la mutualité « L’Unité ». En mars 1961, il succède à Jean Terfve comme député du Borinage et fait partie du Secrétariat national du Parti en avril 1963. Il joue un rôle important dans les mouvements de grève de l’époque et est élu au Bureau politique du PCB en avril 1960. L’année suivante, il fait son entrée à la Chambre des représentants. Réélu en 1965, il préside le groupe parlementaire communiste et en 1966, il devient vice-président du Parti ainsi que président de son aile wallonne et francophone. Il appuie de toutes ses forces les mineurs borains dans leurs luttes contre les fermetures de puits. En 1968, il succède à Ernest Brunelle en tant que président du Parti. Il prend position contre l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie suite au « Printemps de Prague » suscitant de vives réactions au sein du Parti. Il s’est également penché sur la question de l’unité internationale et propose une nouvelle idée qui est celle du « contre-pouvoir ». Son mandat parlementaire pour le Borinage est renouvelé en 1968 et en 1971. Il apporte son soutien à René Noël en vue de contribuer à la création de l’Union Démocratique et Progressiste (UDP). Il décède à Uccle le 15 novembre 1972 des suites d’une thrombose. Remerciements à Johan Lebas, stagiaire archiviste, auteur de l’inventaire.
  • FRANCOIS, Henry : Né le 27 octobre 1943, Henry François, docteur en droit de l’ULB. en 1925, avocat au Barreau de Bruxelles, rejoint la section belge du Secours Rouge International (SRI) en 1932 et devient un membre actif de sa commission juridique. Il participe à la défense des étrangers et des ouvriers traduits en justice ainsi qu’à l’élaboration de la proposition de loi d’amnistie que dépose le groupe communiste en 1933. De même, il participe à la défense des dirigeants communistes arrêtés dans le cadre de la répression des grèves de 1932. Il est également actif au niveau de l’Association juridique internationale. Dès 1936, il fait état de ses réticences devant la pratique d’abstention du SRI envers les daugistes et trotskistes poursuivis. A la date du 18 juin 1937, il fait savoir qu’il ne faut plus le considérer comme membre du SRI. Il ne manifestera plus d’activité de nature politique. Henry François est décédé le 30 mai 1968. Ses archives (0,18 ml) comportent une documentation exceptionnelle sur les activités du SRI de 1933 à 1937 ainsi qu’un précieux recueil de pièces émanant de l’Association juridique internationale. Inventaire réalisé par José Gotovitch.
  • JACQUEMOTTE, Fernand : Fernand « Jack » est né à Saint-Gilles le 15 mai 1902. Apprenti tailleur puis employé, il passe une partie de son enfance en France, où il commence à travailler et adhère aux Jeunesses syndicales à l’âge de 13 ans. La Révolution russe de 1917 le marque profondément et il rejoint la même année le groupe musical « la Muse Rouge ». Toujours en France, il adhère en 1925 au Parti Communiste. De retour en Belgique en 1928, il cesse son activité chansonnière et collabore au Drapeau Rouge. L’année suivante, il cofonde et dirige la section belge des « Amis de l’Union Soviétique » (AUS). A partir de ce moment et jusqu’à sa mort, sa vie militante se confond avec celle de cette association. En 1929, il épouse Fanny Beznos, militante communiste issue d’une famille juive (voir le livre de Dominique Philippe, Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire, Paris, L’Harmattan, 2014). Arrêté par le gouvernement belge et déporté en France, ses activités sont interrompues juste avant la guerre. Il parvient à s’échapper et revient en Belgique où il est à nouveau arrêté lors d’une réunion clandestine des AUS. Il est déporté à Neuengamme puis à Mauthausen, d’où il est libéré en avril 1945. En revenant, il apprend la mort de son père et de sa femme, tous deux décédés dans les camps nazis. Il reprend son activité au sein des AUS et, en 1947, devient le Président de ce qui leur succède, les « Amitiés belgo-soviétiques ». En 1946, il est élu député de l’arrondissement de Thuin. Il conserve ce mandat jusqu’en 1950. S’en suit une période au cours de laquelle sa santé se dégrade. Il décède à Moscou le 25 juin 1960. Ses archives, malheureusement fort laconiques, renferment surtout des photographies mais aussi des articles signés de sa plume, ainsi que de la correspondance échangée par Fanny et Fernand à leur mère. Remerciements à Emmylou Barrère, stagiaire bibliothécaire-documentaliste, auteure de l’inventaire.
  • JACQUEMOTTE, Joseph : Né à Bruxelles le 22 avril 1883. Employé du magasin Bernheim et Meyer, il se rapproche du mouvement socialiste sous l’influence de son frère Charles. Licencié en 1907 à cause de ses idées, il erre d’un emploi à l’autre et est finalement choisi, en 1910, comme secrétaire permanent du Syndicat des employés socialistes de Bruxelles. Au sein du POB, il rejoint le courant de gauche « L’exploité ». Contraint de quitter le POB l’année suivante, il participe à la fondation d’un « Parti Communiste belge » qui fusionne ensuite à l’autre « Parti Communiste de Belgique », fondé plus tôt par le groupe « L’Ouvrier communiste ». Dans ce nouveau parti, il occupe rapidement le poste de directeur de l’organe de presse, le Drapeau Rouge. En 1924, il intègre le Comité exécutif de l’IC où il est associé aux travaux du Secrétariat latin et chargé du travail syndical. Il y défend vigoureusement la politique stalinienne contre le courant oppositionnel majoritaire au PCB. En 1929, au cours de la politique sectaire menée par l’IC qui fait la chasse à l’opportunisme de gauche mais aussi de droite, Jacquemotte est écarté du Bureau Politique, mais sa réélection à la Chambre comme député de Bruxelles lui permet de rester sur le devant de la scène. Fervent promoteur de la politique de front populaire, il décède brusquement le 11 octobre 1936. Son fonds d’archives est principalement constitué des interventions faites par Joseph Jacquemotte lorsqu’il était député ainsi que de différents articles qu’il a publiés. Remerciements à Henri Jorion, stagiaire bibliothécaire-documentaliste, auteur de l’inventaire.
  • LAHAUT, Julien : Né à Seraing le 6 septembre 1884, cet ouvrier métallurgiste participe à de nombreuses grèves et fonde le syndicat « Relève-toi ! », ancêtre de la Centrale des Métallurgistes dont il devient Secrétaire permanent en 1908. Au cours de la Première Guerre mondiale, il se porte volontaire et est envoyé sur le front russe. De retour en Belgique en 1919, il participe aux multiples grèves lancées en région liégeoise en pleine effervescence sociale, dont celle d’Ougrée-Marihaye (1921), à la suite de laquelle il sera exclu du POB. Il constitue alors un syndicat autonome, « Les Chevaliers du Travail », dont il est le Secrétaire permanent. En 1923, Lahaut adhère au Parti Communiste de Belgique. Lors des élections provinciales de 1925 et communales de 1926, il mène la liste communiste de Seraing et est élu. Il entre ensuite au sein du Bureau Politique du parti. En 1932, il participe au mouvement de grève et enjoint les mineurs à débrayer. Il est ensuite élu député de Liège. Cette nouvelle tribune lui permit de constituer, aux côtés des socialistes, le « Front populaire antifasciste ». Au cours de la guerre, il poursuit son activité politique et s’illustre dans la lutte antifasciste et dans les grèves. Il est arrêté lors de l’opération Sonnewende. En septembre 1941, il est déporté à Neuengamme, puis condamné à mort et envoyé à Mauthausen en juillet 1944. Rescapé des camps, il revient en Belgique et anime l’opposition du Parti communiste à la Question royale, qui marquera la fin de son combat. Le 18 août 1950, il est assassiné sur le seuil de sa porte. Il ne nous est parvenu que quelques archives produites ou reçues par Julien Lahaut au cours de sa vie. Il s’agit essentiellement d’un fragment de sa correspondance entre 1945 et 1950, et de quelques documents orignaux (discours, carnets de syndicat, décorations civiques, etc.) qui ont été exposés à l’occasion des commémorations organisées en son honneur. Remerciements à Xavier Dabe, stagiaire archiviste, auteur de l’inventaire.
  • MATHIEU, Albert : Né à Seilles le 9 octobre 1917, Albert Mathieu est employé de profession. Issu d’une famille d’opinion socialiste, il adhère au Parti Communiste juste avant les grandes grèves de 1936. D’abord actif dans les jeunesses, il fonde les JC locales à Seilles puis devient membre du comité d’Andenne-Seilles des JGSU. A l’Université de Liège, il rejoint également les Étudiants Socialistes Unifiés. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il est mobilisé au 2e Régiment des Chasseurs à pied et est fait prisonnier de guerre en 1940. Il est envoyé cinq ans en Prusse orientale, dans un stalag où il intègre un groupe d’action et de propagande antifasciste qui le conduira ensuite sur l’île de Rügen, en mer Baltique. A sa libération, il rentre en Belgique et est élu Secrétaire politique de la section de Seilles du PCB, puis membre du Comité fédéral Huy-Waremme dont il devient Secrétaire politique en 1947. Il est également responsable du journal fédéral « L’espoir ». A la suite du Congrès de Vilvorde de 1954, il rejoint la direction nationale et accède au Comité Central. En 1968, il est élu au Sénat pour l’arrondissement de Huy-Waremme. Il conserve son mandat jusqu’en 1971, date à laquelle il quitte également le Comité Central du Parti. Il décède à Huy le 24 mai 1982. Ses archives (0,12ml) concernent principalement l’activité qu’il a déployée dans le Parti à l’échelon national et dans la fédération de Huy-Waremme. Remerciements à Jason Charlier, stagiaire bibliothécaire-documentaliste, auteur de l’inventaire.
  • SMOLSKI, Georgette : Jurgita – ou Georgette – Smolski, née à Verviers le 8 février 1920, est la fille d’un homme politique lituanien socialiste exilé à Bruxelles, exécuté en 1919 par les Corps Francs une fois de retour en Lituanie. Jurgita et sa mère reviennent en Belgique en 1926. La jeune Jurgita mène à partir de 1937 des études d’Histoire à l’ULB où elle entre aux Étudiants Socialistes Unifiés (ESU). Pendant la guerre d’Espagne, dans le contexte de ce groupe, elle est active dans les comités d’aide à l’Espagne républicaine. En juin 1941, après avoir achevé ses études d’Histoire, elle plonge dans l’appareil clandestin du PCB. Elle héberge Pierre Joye, rédacteur en chef du Drapeau Rouge, et devient sa courrière. En octobre, elle adhère au PCB. Professeure à Decroly dès 1942, elle reste, sous le nom de « Carine », courrière de l’appareil central du parti après l’arrestation de Joye en juillet 1943. Après la guerre, Jurgita est journaliste au Drapeau Rouge (1945), principalement pour la rubrique Arts, sciences et lettres, puis au Front, organe du Front de l’Indépendance (dès février 1946). Elle retourne ensuite au Drapeau Rouge en 1947 mais publie encore périodiquement au Front. C’est également entre 1948 et 1950 qu’elle publiera une série d’articles sur la Pologne dans l’ancien journal communiste franco-tchécoslovaque Parallèle 50, dont les thèmes de prédilection portaient sur les pays de l’Est. Sa carrière journalistique prend un tournant lors de son mariage avec un attaché hongrois à la légation de Varsovie, Ferenc Majoros, avec qui elle aura un fils. En 1948, elle décide de partir avec lui en Hongrie, où elle réside jusqu’à son divorce en 1956. Sur place, elle adhère au PC hongrois en juillet 1948 et devient correspondante pour le Drapeau Rouge. Ses archives révèlent aussi qu’elle écrit pour « Radio Budapest ». Ses archives se concentrent principalement sur les nombreux articles qu’elle a rédigés, sous ses multiples pseudonymes : Carine, Anne Vincent (A.V.), Claire Vincent, Anne Roland. Après son divorce, elle rentre en Belgique et devient professeur d’histoire à Decroly, à l’école normale Berkendael et ensuite à l’École européenne. Elle reste au sein du parti jusqu’en 1991 et passe la fin de sa vie avec Jean Evaldre, ancien ESU. Elle reste active après avoir pris sa pension : elle est conseillère laïque à la clinique César De Paepe puis dans des homes pour seniors, elle reprend contact avec la Lituanie après la disparition de l’URSS et crée en 1996 la Fondation Smolski-Geelens visant à aider les étudiants en Histoire de l’Université de Vilnius à étudier à l’ULB. Jurgita était aussi une historienne et une femme de lettres. Elle a rédigé un ouvrage biographique édité par le CArCoB (Engagés volontaires : dix U.L.Bistes dans notre mémoire, 2010), un article dans la Revue belge d’histoire contemporaine (« L’ULB devant la guerre d’Espagne », XVIII, 1987), ou encore ses souvenirs de journaliste dans l’ouvrage collectif Presse communiste radicale 1919-2000 (2007). Mais elle est également l’auteure d’un livre à la mémoire de son père (Jurgis Smalstys : un destin lituanien, 2001) et d’autres en l’honneur de sa mère (Vieno gyvenimo sviesa, 1998 (en lituanien) et Maine, une Belge insolite, entre la guerre et la révolution en Lituanie, s.d.). Jurgita Smolski décède le 15 janvier 2012. Remerciements à Xavier Dabe, auteur de l’inventaire et de la courte notice biographique susmentionnée.
  • TAILLARD, Jean : Né à Molenbeek le 1er janvier 1897, Jean Taillard est issu d’une famille ouvrière. Membre des JGS depuis 1914, militant du Syndicat des Employés et membre fondateur du PCB (1921). Entre 1925 et 1928, il remplit plusieurs mandats syndicaux, ainsi que le rôle de Secrétaire fédéral du PCB, à Bruxelles. Comptable de formation, il devient administrateur de la presse communiste en 1928. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, il assure la parution de journaux semi-légaux. Déporté en 1940, il est rapatrié en mai 1945. A son retour, il est élu sénateur de l’arrondissement de Bruxelles et rejoint le Comité Central du PCB et ce, jusqu’en 1954. Son mandat de sénateur lui permet également d’intégrer la Fédération nationale des mandataires provinciaux et communaux communistes (FNMPCC) dont il devient le Secrétaire national. Il décède le 13 avril 1981 à Berchem-Sainte-Agathe. Ses archives concernent principalement son activité au Comité Central du PCB de 1953 à 1960. Elles contiennent également des notes concernant la presse belge ainsi que des documents relatifs aux activités électorales belges. Remerciements à Elsa Grunhard et Sophie Bouillon, stagiaires archivistes, auteures de l’inventaire.

Logo de l’article : Photographie d’un groupe de militants du Parti communiste dans les années 1950, 195X, Collections photographiques du CArCoB.