De conseiller communal socialiste, chirurgien en Espagne, à Ministre communiste, le Docteur Albert Marteaux a parcouru un chemin exceptionnel.
" Médecin pour les pauvres ", né dans les Marolles, en réalité chirurgien urologue, il créa les Anciens Combattants Socialistes, entra au conseil communal de Bruxelles en 1921 pour ne le quitter qu’à sa mort en 1949. Administrateur de la Commission d’Assistance Publique, il lutta toute sa vie pour l’intercommunalisation des CAP de l’agglomération bruxelloise qu’il réalisa comme ministre de la Santé Publique ! En effet, député en 1926 et réélu en 1936 jusqu’à sa fin, il prit part et anima les courants de gauche successifs au sein du POB (La Lutte des Classes, la Bataille socialiste, puis l’Action socialiste). Fougueux défenseur de l’Espagne républicaine, il organisa et dirigea un hôpital pour les combattants à Onteniente. Quand le gouvernement Spaak reconnut Franco, il rompit avec le POB et rejoignit le PCB qui le fit réélire en 1939. C’est à lui que son parti fit appel en 1941 pour lancer le Front de l’Indépendance auquel il amena l’Abbé Boland rencontré au cours de son action en faveur de la Chine en butte aux violences japonaises. Mais, brûlé, il gagna Londres pour endosser à son retour en 1944 la charge de Ministre de la Santé Publique à laquelle l’avait désigné son parti. En 25 mois d’activité, il tenta une véritable politique globale de la santé publique, allant du statut des infirmières, l’inspection médicale scolaire, à l’extension des plaines de jeux et installations sportives, l’assainissement des taudis, la réorganisation de la distribution de l’eau. Il mourut, malade, deux ans après la fin de la participation gouvernementale communiste. Une foule innombrable suivit la dépouille mortelle de ce tribun et combattant populaire.