INFORMATIONS PRATIQUES
- 15 OCTOBRE, DATE LIMITE DE DÉPÔT DES TRAVAUX POUR LE "PRIX CArCoB". Pour rappel, le prix est destiné, cette année, aux travaux de Master et TFE.
- APPEL À PHOTOS : À l’occasion du centième anniversaire du PCB, le CArCoB prépare un livre /album de photographies. Si vous possédez des photographies inédites sur le parti, la jeunesse communiste, les pionniers... contactez-nous !
- NOUVELLES HEURES D’OUVERTURE : Dès à présent, le CArCoB est ouvert sans interruption de 9h30 à 17h., du lundi au vendredi.
- MODIFICATION DE LA LIBRAIRIE EN LIGNE : Suite à quelques difficultés rencontrées pour acheter un livre directement par le site, nous avons décidé de supprimer la vente en ligne. Nous privilégions la présentation des ouvrages et le contact par téléphone ou courrier électronique pour les modalités d’achat.
- DU ROUGE AU TRICOLORE - ERRATUM : A la page 212 de la réédition de l’ouvrage , la légende de la photo est erronée. Il ne s’agit pas de la manifestation Tayenne mais bien de la commémoration de la fusillade par l’armée de la révolte ouvrière de 1886 qui fit une dizaine de victimes à Roux.
ACQUISITIONS
Le CArCoB a pu faire l’acquisition de trois dossiers qui présentent un grand intérêt pour l’histoire de l’entre deux guerres et de l’immédiat après-guerre :
- Un mystérieux album anonyme de "photographies communistes"...
- Quelques archives inédites de Pierre Vermeylen
- La presse communiste de Belgique en yiddish rendue accessible aux chercheurs francophones !
- Un mystérieux album anonyme de "photographies communistes" figurait au catalogue d’une vente publique. Nous avons pu déterminer qu’il s’agissait en fait d’un album personnel émanant de Xavier Relecom (1900-1977), qui fut député, Secrétaire national du PCB de 1936 à 1943 et responsable fédéral après guerre.
Une septantaine de photos allant de 1926 à 1976 portent sur des manifestations, congrès et conférences du SRI, du PCB, de l’Association Belgique-Chine. Cf Notice biographique Xavier Relecom dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier belge (http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr) et sur le site du CArCoB.
- Pierre Vermeylen (1904-1991), connu comme député et ministre socialiste, fut l’un des fondateurs de la Jeunesse Communiste de Belgique qu’il dirigea dans les années ’20 avant de devenir, comme avocat, l’un des animateurs du Secours Rouge International. Pour le bonheur des historiens, il a conservé l’ensemble de ses archives, aujourd’hui déposées et remarquablement inventoriées à l’Institut Emile Vandervelde : Jean Lefèvre, Archives de Pierre Vermeylen, avocat, sénateur et ministre d’Etat, IEV, 337 p. Le hasard a voulu que nous avons pu trouver et acquérir quelques dossiers se trouvant entre les mains d’un particulier. Il s’agit de documents émanant de la commission juridique du SRI ayant trait, notamment, aux procès intentés aux protagonistes de la grande grève de 1932. Ils seront mis sous peu à la disposition des chercheurs.
- La presse communiste de Belgique en yiddish rendue accessible aux chercheurs francophones !
De la fin des années ’20 à la seconde guerre mondiale, de nombreux Juifs des pays d’Europe de l’Est, chassés par les persécutions antisémites et la misère affluèrent en Europe de l’Ouest, en particulier en Belgique.
Parmi eux, qu’ils aient entamé déjà un parcours les exposant à la répression dans leur pays d’origine ou qu’ils aient été "contaminés" dans le pays d’accueil, un nombre important de ces jeunes et moins jeunes s’engagèrent résolument en communisme. Ils animèrent des organisations diverses à Anvers, à Bruxelles, à Charleroi. Sous l’Occupation, à Bruxelles en particulier, ils furent parmi les premiers combattants des Partisans Armés.
Leur parcours a fait l’objet de travaux de grande valeur, sous la plume de Maxime Steinberg principalement (L’Etoile et le Fusil), de Rudi Van Doorslaer (Les enfants du ghetto), d’articles d’Arnaud Bozzini. Mais une part importante des sources demeurait inaccessible aux chercheurs "communs" car rédigées en yiddish, écriture et langue dont la connaissance est devenue fort réduite.
Plusieurs journaux ont été publiés dans la clandestinité par la section juive de la Fédération bruxelloise du Parti communiste et par Solidarité juive, organisation créée par ces communistes pour venir en aide et organiser la population en butte aux persécutions nazies. Cette presse a poursuivi sa publication jusqu’au début des années cinquante. Jo Szyster, fils d’un des dirigeants et rédacteur de cette presse, Boris Szyster, a réalisé la tâche gigantesque de traduire en français les collections préservées de ces journaux, dont les originaux ont été déposés au Musée Juif de la Déportation et de la Résistance, aujourd’hui "Kazerne Dossin" à Malines. Jo Szyster nous a fait l’amitié de déposer au CArCoB le fichier numérisé de ces traductions qui sont donc désormais accessibles dans notre salle de lecture. Qu’il en soit vivement félicité et remercié.
Il s’agit des collections suivantes :
Unzer Kampf (Notre combat) Charleroi : n°2, octobre 1943 à n°35, mars 1945
Solidaritet (Solidarité) : n°1, juillet 1945 à n°21, octobre 1946
Unzer Veg (Notre voie) : n°1, premier mai 1947
Lebn un Sholem (Vie et Paix) : n°1, décembre 1951 à n°48, septembre 1955
Une introduction plus détaillée, de la plume de Jo Szyster est accessible sur notre site.
Logo de l’article : Photographie d’Edgar Lalmand dans les Brigades Jacquemotte vendant le Drapeau Rouge, 07/04/1946, Collections photographiques du CArCoB.
IN MEMORIAM
Paul van Praag nous a quittés le 30 août. C’était un mathématicien de très haut niveau, professeur à l’Université de Mons. Le CArCoB n’aura pas la prétention de retracer sa carrière scientifique et académique. Il rappellera simplement que Paul van Praag fut un communiste, membre du Comité central, responsable de la Commission internationale. Résidant à Bruxelles, il militait à la fédération boraine, sur son lieu de travail.
Communiste, il ne cachait pas son appartenance à la Franc-maçonnerie. Il a usé de son influence pour développer des solidarités et s’est occupé, par exemple, de l’accueil en Belgique de réfugiés chiliens comme le général d’aviation Poblete qui avait refusé de participer au coup d’Etat de Pinochet en 1973.
Au tournant du siècle, il s’est éloigné d’un PC qui se disloquait. Comme il considérait que c’était son devoir de citoyen d’être engagé dans un parti, il a adhéré au PS.
Il avait aussi un goût pour l’histoire. Il a été un des fondateurs du CArCoB, particulièrement attaché à préserver les sources historiques et donc la mémoire des résistants communistes, souvent héros trop modestes, comme son propre père Roger van Praag. Il a contribué à former le Conseil scientifique du CArCoB. C’était lui, la cheville ouvrière du colloque "Subversion au Congo", première activité de grande ampleur de notre centre d’archives, et du colloque "Paul Libois" consacré à la fois à l’histoire des mathématiques et à l’histoire politique. Il s’est également occupé de la journée "Un Autre printemps" à propos des événements de 1968 en Tchécoslovaquie et de la journée consacrée aux partis communistes étrangers en Belgique. Suite au décès de Jacques Moins, il a exercé, en 2011 et 2012, la présidence de notre institution.
Le CArCoB d’aujourd’hui lui exprime toute sa gratitude.
Logo de l’article : Photographie de Paul Van Praag prise à l’aéroport de Moscou, 198X, Collections photographiques du CArCoB.
NUMÉRISATIONS
Le CArCoB procède actuellement et progressivement à la numérisation de documents audiovisuels. Ceux-ci, consultables en nos locaux, seront présentés au fur et à mesure dans notre lettre d’information.
- Interview de Marcel LEVAUX
- Conférences du Cercle d’Éducation Populaire
- MARCEL LEVAUX PAR LUI-MȆME
Série d’entretiens réalisés par Jules Pirlot en 2000 et 2001. La biographie de Marcel Levaux (1926-2007), également réalisée par Jules Pirlot, se trouve sur notre site http://www.carcob.eu
L’idée de réaliser une longue interview de Marcel Levaux s’est imposée quand celui-ci a décliné l’invitation à écrire ses mémoires. Jules Pirlot qui le fréquentait depuis 1967 et avait une bonne connaissance de l’histoire du PCB a pu le guider lors des entretiens. Une autre facilité venait de la carrière de Marcel Levaux, découpée en périodes bien nettes. Thématique et chronologie, dans ce cas, faisaient bon ménage.
Cette longue interview répartie sur 16 DVD parcourt la vie de cet homme dont les qualités humaines, la longue carrière de député et la brillante législature comme bourgmestre de Cheratte en font une figure appréciée du communisme dans la région liégeoise. Il a marqué symboliquement la fin du 20e siècle comme l’avait fait Julien Lahaut jusqu’en 1950 et Théo Dejace dans les années ’50 et ’60.
Thèmes abordés :
Militance au PCB
La Résistance
La "Question royale"
Mouvement de la paix (1951-1954)
JC (1956-1962)
Directeur du Drapeau rouge (1960-1965)
Activité syndicale
Député
Bourgmestre de Cheratte
Conseiller communal de Visé
- LES CONFÉRENCES DU CEP
Le Cercle d’éducation populaire (CEP) est créé en 1956 par Sara Arbuz et Henri Sonnenbluck, couple d’ouvriers bruxellois, membres actifs du Parti communiste. Après avoir assisté à deux cours sur le matérialisme dialectique dispensés par Bob CLAESSENS, docteur en droit, membre du Comité Central du Parti et affecté au travail culturel, les époux Sonnenbluck le sollicitent pour d’autres conférences. Le Cercle d’éducation populaire, initialement « Cycle d’éducation populaire », débute ses activités avec une première conférence le 26 septembre 1956 à la salle « Le Lion d’or ». Le succès est tel que d’autres conférences sont prévues, ainsi que des visites guidées et des ateliers de peinture et de sculpture. Le Cycle d’éducation populaire devient le Cercle d’éducation populaire en 1957.
Les conférences enregistrées que l’on peut écouter au CArCoB sont les suivantes :
15 décembre 1961 : « Origine de l’homme ». Intervenant : Jean Hiernaux. (Cahier 3).
15 janvier 1962 : « Vues chrétiennes, vues marxistes sur la liberté, fondement du bonheur ». Intervenants : Bob Claessens et le Révérend Père Leys (S. J.). (Cahier 2).
5 octobre 1962 : « Nature et origine des races humaines ». Intervenant : Jean Hiernaux. (Cahier 5).
23 novembre 1962 : « Qu’est-ce que l’économie marxiste ? » Intervenants : André Barjonet et Ernest Mandel. (Cahier 6).
12 mars 1963 : « Adolescents et leurs parents ». Intervenant : P.-A. Osterrieth. (Cahier 8).
11 octobre 1963 : « Aimer Brueghel ». Intervenant : Bob Claessens. (Cahier 10).
25 octobre 1963 : « Intellectuels et lutte des classes ». Intervenant : Gilbert Mury. (Cahier 12).
24 mars 1965 : « Foi, science, propriété privée et quelques autres problèmes vus par un chrétien et par un marxiste ». Intervenants : Jean Ladrière et Jacques Milhau. (Cahier 18).
12 avril 1965 : « La révolution latino-américaine ». Intervenant : Josué de Castro. (Cahier 20).
[?] 1966 : « Cancers et virus ». Intervenant : René T. Saracino. (Cahier 21).
24 janvier 1966 : « Impressions d’un voyage en Chine ». Intervenant : Jean Meesters. (Cahier 22).
25 février 1966 : « Catholiques : un marxiste répond à vos questions ». Intervenant : Gilbert Mury. (Cahier 24).
25 octobre 1966 : « Vers une médecine sociale efficace ». Intervenants : Yvon Kenis et Jacques Lemaître. (Cahier 27).
Février 1967 : « La femme a-t-elle le temps de vivre ? ». Intervenants : Marthe Van de Meulebroecke, Madeleine Vignes et Bob Claessens. (Cahier 29).
13 mars 1967 : « Un artiste véritable est toujours un iconoclaste ». Intervenant : Bob Claessens. (Cahier 37).
19 octobre 1967 : « Découvertes récentes sur l’origine de l’homme ». Intervenant : Jean Hiernaux. (Cahier 32).
25 novembre 1967 : « L’État et l’Église en Belgique ». Intervenants : Chanoine François Houtart et Rosine Lewin. (Cahier 28).
20 février 1968 : « Pourquoi les peintres peignent-ils un monde laid ? ». Intervenant : Bob Claessens. (Cahier 40).
[1969 ?] : « Lutte de classes ou conflit de générations ». Intervenant : Jean Suret-Canale. (Cahier 34).
Le CArCoB ne dispose pas des enregistrements de l’ensemble des conférences, mais elles ont toutes été retranscrites dans des « Cahiers » conservés dans la bibliothèque et catalogués dans Pallas.
Logo de l’article : Photographie d’un typographe au travail sur la rotative de la Maison de la Presse communiste, 1937, Collections photographiques du CArCoB.
NOUVEAUX INVENTAIRES EN LIGNE SUR PALLAS
De nouveaux inventaires sont maintenant disponibles en ligne sur PALLAS ! En cliquant sur "lire la suite", vous pourrez accéder à la biographie des militants dont les fonds d’archives ont été inventoriés ainsi qu’à une brève description du contenu de leurs fonds. Pour des informations plus détaillées, nous vous renvoyons vers notre catalogue en ligne PALLAS. Nous tenons à remercier nos stagiaires sans l’aide de qui ces inventaires n’auraient pu être réalisés si vite !
- BLUME, Isabelle : Née en 1892 à Baudour. Son père est pasteur, elle grandit dans un milieu protestant socialiste. Enseignante de formation, elle devient membre du Parti Ouvrier Belge en 1920. Elle dirige les Femmes Prévoyantes Socialistes. Elle milite au sein du Parti Socialiste Belge jusqu’à son exclusion en 1951. Elle poursuit alors son activité politique de manière indépendante, jusqu’à son affiliation au Parti Communiste de Belgique en 1964. Elle s’investit particulièrement dans le Conseil Mondial de la Paix, à partir de 1951. Elle y restera très active jusqu’à son décès en 1975. Ses archives concernent essentiellement l’activité qu’elle a déployée au sein du Conseil Mondial de la Paix (CMP) et de l’Union Belge pour la Défense de la Paix (UBDP), mais aussi au sein du Parti Communiste de Belgique. Les archives qui concernent sa période d’activité au sein du mouvement socialiste se trouvent à l’Institut Emile Vandervelde (IEV). Remerciements à Elsa Grunhard, Sophie Bouillon et Elodie Bardi, stagiaires archivistes auteures de l’inventaire.
- BUCH, Edith : Née à Paris (France) le 15 mars 1908, Édith Buch, sœur d’Henri Buch, est docteur en droit de l’Université libre de Bruxelles (1930) et avocate. En 1936, elle participe au Comité de législation du Parti communiste belge (PCB), préparant le travail législatif sous la direction de Joseph Jacquemotte. Édith Buch plaide pour le Secours Rouge International et milite activement au Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes (CVIA) et au comité mondial des femmes (CMF). Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, elle entre dans l’appareil clandestin international où elle remplit les fonctions de liaison et de secrétariat du délégué à l’Internationale communiste en Belgique, Andor Berei. À la libération, Édith Buch participe à la direction des Amitiés belgo-soviétiques, est secrétaire de la section du PCB au palais de justice et assure diverses tâches pour la commission de contrôle du parti. Elle poursuit ensuite ses activités d’avocate communiste et s’illustre notamment dans la défense des dockers d’Anvers et du marin Eddy Poncelet (lutte pour les douze mois). Ses archives concernent ses préoccupations et actions relatives à la renaissance du nazisme en Allemagne occidentale. Deux gros dossiers judiciaires y figurent : l’affaire des Partisans armés de Tongres jugés pour l’exécution de collaborateurs à la libération et celui du procès intenté à son frère, Conseiller d’État, devant la Cour de cassation dont elle avait entrepris d’écrire la relation (voir Henry Buch). Remerciements à Henri Jorion, stagiaire bibliothécaire, pour la reconfiguration de l’inventaire.
- DRUMAUX, Marc : Né à Ath le 10 mai 1922. Cheminot à la SNCB, il se rapproche du Parti Communiste et y adhère en 1943 grâce à ses contacts avec la Résistance. Il est particulièrement actif dans le mouvement de jeunesse d’inspiration communiste où il occupe des fonctions aux niveaux régional et national. Au sortir de la guerre, il devient journaliste au Drapeau Rouge et membre du Secrétariat fédéral de Tournai-Ath. Il devient membre du Comité Central du Parti en 1957 et y est chargé de l’organisation et de la liaison avec certaines fédérations. En 1958, il est élu conseiller communal et échevin dans la commune de Calonne-lez-Antoing où il a travaillé à la mutualité « L’Unité ». En mars 1961, il succède à Jean Terfve comme député du Borinage et fait partie du Secrétariat national du Parti en avril 1963. Il joue un rôle important dans les mouvements de grève de l’époque et est élu au Bureau politique du PCB en avril 1960. L’année suivante, il fait son entrée à la Chambre des représentants. Réélu en 1965, il préside le groupe parlementaire communiste et en 1966, il devient vice-président du Parti ainsi que président de son aile wallonne et francophone. Il appuie de toutes ses forces les mineurs borains dans leurs luttes contre les fermetures de puits. En 1968, il succède à Ernest Brunelle en tant que président du Parti. Il prend position contre l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie suite au « Printemps de Prague » suscitant de vives réactions au sein du Parti. Il s’est également penché sur la question de l’unité internationale et propose une nouvelle idée qui est celle du « contre-pouvoir ». Son mandat parlementaire pour le Borinage est renouvelé en 1968 et en 1971. Il apporte son soutien à René Noël en vue de contribuer à la création de l’Union Démocratique et Progressiste (UDP). Il décède à Uccle le 15 novembre 1972 des suites d’une thrombose. Remerciements à Johan Lebas, stagiaire archiviste, auteur de l’inventaire.
- FRANCOIS, Henry : Né le 27 octobre 1943, Henry François, docteur en droit de l’ULB. en 1925, avocat au Barreau de Bruxelles, rejoint la section belge du Secours Rouge International (SRI) en 1932 et devient un membre actif de sa commission juridique. Il participe à la défense des étrangers et des ouvriers traduits en justice ainsi qu’à l’élaboration de la proposition de loi d’amnistie que dépose le groupe communiste en 1933. De même, il participe à la défense des dirigeants communistes arrêtés dans le cadre de la répression des grèves de 1932. Il est également actif au niveau de l’Association juridique internationale. Dès 1936, il fait état de ses réticences devant la pratique d’abstention du SRI envers les daugistes et trotskistes poursuivis. A la date du 18 juin 1937, il fait savoir qu’il ne faut plus le considérer comme membre du SRI. Il ne manifestera plus d’activité de nature politique. Henry François est décédé le 30 mai 1968. Ses archives (0,18 ml) comportent une documentation exceptionnelle sur les activités du SRI de 1933 à 1937 ainsi qu’un précieux recueil de pièces émanant de l’Association juridique internationale. Inventaire réalisé par José Gotovitch.
- JACQUEMOTTE, Fernand : Fernand « Jack » est né à Saint-Gilles le 15 mai 1902. Apprenti tailleur puis employé, il passe une partie de son enfance en France, où il commence à travailler et adhère aux Jeunesses syndicales à l’âge de 13 ans. La Révolution russe de 1917 le marque profondément et il rejoint la même année le groupe musical « la Muse Rouge ». Toujours en France, il adhère en 1925 au Parti Communiste. De retour en Belgique en 1928, il cesse son activité chansonnière et collabore au Drapeau Rouge. L’année suivante, il cofonde et dirige la section belge des « Amis de l’Union Soviétique » (AUS). A partir de ce moment et jusqu’à sa mort, sa vie militante se confond avec celle de cette association. En 1929, il épouse Fanny Beznos, militante communiste issue d’une famille juive (voir le livre de Dominique Philippe, Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire, Paris, L’Harmattan, 2014). Arrêté par le gouvernement belge et déporté en France, ses activités sont interrompues juste avant la guerre. Il parvient à s’échapper et revient en Belgique où il est à nouveau arrêté lors d’une réunion clandestine des AUS. Il est déporté à Neuengamme puis à Mauthausen, d’où il est libéré en avril 1945. En revenant, il apprend la mort de son père et de sa femme, tous deux décédés dans les camps nazis. Il reprend son activité au sein des AUS et, en 1947, devient le Président de ce qui leur succède, les « Amitiés belgo-soviétiques ». En 1946, il est élu député de l’arrondissement de Thuin. Il conserve ce mandat jusqu’en 1950. S’en suit une période au cours de laquelle sa santé se dégrade. Il décède à Moscou le 25 juin 1960. Ses archives, malheureusement fort laconiques, renferment surtout des photographies mais aussi des articles signés de sa plume, ainsi que de la correspondance échangée par Fanny et Fernand à leur mère. Remerciements à Emmylou Barrère, stagiaire bibliothécaire-documentaliste, auteure de l’inventaire.
- JACQUEMOTTE, Joseph : Né à Bruxelles le 22 avril 1883. Employé du magasin Bernheim et Meyer, il se rapproche du mouvement socialiste sous l’influence de son frère Charles. Licencié en 1907 à cause de ses idées, il erre d’un emploi à l’autre et est finalement choisi, en 1910, comme secrétaire permanent du Syndicat des employés socialistes de Bruxelles. Au sein du POB, il rejoint le courant de gauche « L’exploité ». Contraint de quitter le POB l’année suivante, il participe à la fondation d’un « Parti Communiste belge » qui fusionne ensuite à l’autre « Parti Communiste de Belgique », fondé plus tôt par le groupe « L’Ouvrier communiste ». Dans ce nouveau parti, il occupe rapidement le poste de directeur de l’organe de presse, le Drapeau Rouge. En 1924, il intègre le Comité exécutif de l’IC où il est associé aux travaux du Secrétariat latin et chargé du travail syndical. Il y défend vigoureusement la politique stalinienne contre le courant oppositionnel majoritaire au PCB. En 1929, au cours de la politique sectaire menée par l’IC qui fait la chasse à l’opportunisme de gauche mais aussi de droite, Jacquemotte est écarté du Bureau Politique, mais sa réélection à la Chambre comme député de Bruxelles lui permet de rester sur le devant de la scène. Fervent promoteur de la politique de front populaire, il décède brusquement le 11 octobre 1936. Son fonds d’archives est principalement constitué des interventions faites par Joseph Jacquemotte lorsqu’il était député ainsi que de différents articles qu’il a publiés. Remerciements à Henri Jorion, stagiaire bibliothécaire-documentaliste, auteur de l’inventaire.
- LAHAUT, Julien : Né à Seraing le 6 septembre 1884, cet ouvrier métallurgiste participe à de nombreuses grèves et fonde le syndicat « Relève-toi ! », ancêtre de la Centrale des Métallurgistes dont il devient Secrétaire permanent en 1908. Au cours de la Première Guerre mondiale, il se porte volontaire et est envoyé sur le front russe. De retour en Belgique en 1919, il participe aux multiples grèves lancées en région liégeoise en pleine effervescence sociale, dont celle d’Ougrée-Marihaye (1921), à la suite de laquelle il sera exclu du POB. Il constitue alors un syndicat autonome, « Les Chevaliers du Travail », dont il est le Secrétaire permanent. En 1923, Lahaut adhère au Parti Communiste de Belgique. Lors des élections provinciales de 1925 et communales de 1926, il mène la liste communiste de Seraing et est élu. Il entre ensuite au sein du Bureau Politique du parti. En 1932, il participe au mouvement de grève et enjoint les mineurs à débrayer. Il est ensuite élu député de Liège. Cette nouvelle tribune lui permit de constituer, aux côtés des socialistes, le « Front populaire antifasciste ». Au cours de la guerre, il poursuit son activité politique et s’illustre dans la lutte antifasciste et dans les grèves. Il est arrêté lors de l’opération Sonnewende. En septembre 1941, il est déporté à Neuengamme, puis condamné à mort et envoyé à Mauthausen en juillet 1944. Rescapé des camps, il revient en Belgique et anime l’opposition du Parti communiste à la Question royale, qui marquera la fin de son combat. Le 18 août 1950, il est assassiné sur le seuil de sa porte. Il ne nous est parvenu que quelques archives produites ou reçues par Julien Lahaut au cours de sa vie. Il s’agit essentiellement d’un fragment de sa correspondance entre 1945 et 1950, et de quelques documents orignaux (discours, carnets de syndicat, décorations civiques, etc.) qui ont été exposés à l’occasion des commémorations organisées en son honneur. Remerciements à Xavier Dabe, stagiaire archiviste, auteur de l’inventaire.
- MATHIEU, Albert : Né à Seilles le 9 octobre 1917, Albert Mathieu est employé de profession. Issu d’une famille d’opinion socialiste, il adhère au Parti Communiste juste avant les grandes grèves de 1936. D’abord actif dans les jeunesses, il fonde les JC locales à Seilles puis devient membre du comité d’Andenne-Seilles des JGSU. A l’Université de Liège, il rejoint également les Étudiants Socialistes Unifiés. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il est mobilisé au 2e Régiment des Chasseurs à pied et est fait prisonnier de guerre en 1940. Il est envoyé cinq ans en Prusse orientale, dans un stalag où il intègre un groupe d’action et de propagande antifasciste qui le conduira ensuite sur l’île de Rügen, en mer Baltique. A sa libération, il rentre en Belgique et est élu Secrétaire politique de la section de Seilles du PCB, puis membre du Comité fédéral Huy-Waremme dont il devient Secrétaire politique en 1947. Il est également responsable du journal fédéral « L’espoir ». A la suite du Congrès de Vilvorde de 1954, il rejoint la direction nationale et accède au Comité Central. En 1968, il est élu au Sénat pour l’arrondissement de Huy-Waremme. Il conserve son mandat jusqu’en 1971, date à laquelle il quitte également le Comité Central du Parti. Il décède à Huy le 24 mai 1982. Ses archives (0,12ml) concernent principalement l’activité qu’il a déployée dans le Parti à l’échelon national et dans la fédération de Huy-Waremme. Remerciements à Jason Charlier, stagiaire bibliothécaire-documentaliste, auteur de l’inventaire.
- SMOLSKI, Georgette : Jurgita – ou Georgette – Smolski, née à Verviers le 8 février 1920, est la fille d’un homme politique lituanien socialiste exilé à Bruxelles, exécuté en 1919 par les Corps Francs une fois de retour en Lituanie. Jurgita et sa mère reviennent en Belgique en 1926. La jeune Jurgita mène à partir de 1937 des études d’Histoire à l’ULB où elle entre aux Étudiants Socialistes Unifiés (ESU). Pendant la guerre d’Espagne, dans le contexte de ce groupe, elle est active dans les comités d’aide à l’Espagne républicaine. En juin 1941, après avoir achevé ses études d’Histoire, elle plonge dans l’appareil clandestin du PCB. Elle héberge Pierre Joye, rédacteur en chef du Drapeau Rouge, et devient sa courrière. En octobre, elle adhère au PCB. Professeure à Decroly dès 1942, elle reste, sous le nom de « Carine », courrière de l’appareil central du parti après l’arrestation de Joye en juillet 1943. Après la guerre, Jurgita est journaliste au Drapeau Rouge (1945), principalement pour la rubrique Arts, sciences et lettres, puis au Front, organe du Front de l’Indépendance (dès février 1946). Elle retourne ensuite au Drapeau Rouge en 1947 mais publie encore périodiquement au Front. C’est également entre 1948 et 1950 qu’elle publiera une série d’articles sur la Pologne dans l’ancien journal communiste franco-tchécoslovaque Parallèle 50, dont les thèmes de prédilection portaient sur les pays de l’Est. Sa carrière journalistique prend un tournant lors de son mariage avec un attaché hongrois à la légation de Varsovie, Ferenc Majoros, avec qui elle aura un fils. En 1948, elle décide de partir avec lui en Hongrie, où elle réside jusqu’à son divorce en 1956. Sur place, elle adhère au PC hongrois en juillet 1948 et devient correspondante pour le Drapeau Rouge. Ses archives révèlent aussi qu’elle écrit pour « Radio Budapest ». Ses archives se concentrent principalement sur les nombreux articles qu’elle a rédigés, sous ses multiples pseudonymes : Carine, Anne Vincent (A.V.), Claire Vincent, Anne Roland. Après son divorce, elle rentre en Belgique et devient professeur d’histoire à Decroly, à l’école normale Berkendael et ensuite à l’École européenne. Elle reste au sein du parti jusqu’en 1991 et passe la fin de sa vie avec Jean Evaldre, ancien ESU. Elle reste active après avoir pris sa pension : elle est conseillère laïque à la clinique César De Paepe puis dans des homes pour seniors, elle reprend contact avec la Lituanie après la disparition de l’URSS et crée en 1996 la Fondation Smolski-Geelens visant à aider les étudiants en Histoire de l’Université de Vilnius à étudier à l’ULB. Jurgita était aussi une historienne et une femme de lettres. Elle a rédigé un ouvrage biographique édité par le CArCoB (Engagés volontaires : dix U.L.Bistes dans notre mémoire, 2010), un article dans la Revue belge d’histoire contemporaine (« L’ULB devant la guerre d’Espagne », XVIII, 1987), ou encore ses souvenirs de journaliste dans l’ouvrage collectif Presse communiste radicale 1919-2000 (2007). Mais elle est également l’auteure d’un livre à la mémoire de son père (Jurgis Smalstys : un destin lituanien, 2001) et d’autres en l’honneur de sa mère (Vieno gyvenimo sviesa, 1998 (en lituanien) et Maine, une Belge insolite, entre la guerre et la révolution en Lituanie, s.d.). Jurgita Smolski décède le 15 janvier 2012. Remerciements à Xavier Dabe, auteur de l’inventaire et de la courte notice biographique susmentionnée.
- TAILLARD, Jean : Né à Molenbeek le 1er janvier 1897, Jean Taillard est issu d’une famille ouvrière. Membre des JGS depuis 1914, militant du Syndicat des Employés et membre fondateur du PCB (1921). Entre 1925 et 1928, il remplit plusieurs mandats syndicaux, ainsi que le rôle de Secrétaire fédéral du PCB, à Bruxelles. Comptable de formation, il devient administrateur de la presse communiste en 1928. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, il assure la parution de journaux semi-légaux. Déporté en 1940, il est rapatrié en mai 1945. A son retour, il est élu sénateur de l’arrondissement de Bruxelles et rejoint le Comité Central du PCB et ce, jusqu’en 1954. Son mandat de sénateur lui permet également d’intégrer la Fédération nationale des mandataires provinciaux et communaux communistes (FNMPCC) dont il devient le Secrétaire national. Il décède le 13 avril 1981 à Berchem-Sainte-Agathe. Ses archives concernent principalement son activité au Comité Central du PCB de 1953 à 1960. Elles contiennent également des notes concernant la presse belge ainsi que des documents relatifs aux activités électorales belges. Remerciements à Elsa Grunhard et Sophie Bouillon, stagiaires archivistes, auteures de l’inventaire.
Logo de l’article : Photographie d’un groupe de militants du Parti communiste dans les années 1950, 195X, Collections photographiques du CArCoB.