DRUMAUX Marc (1922-1972)
par Claude Renard
- © CArCoB
Marc (Élie, Joseph) Drumaux est né à Ath le 10 mai 1922. Son père, Colin Drumaux, était cheminot et termina sa carrière en qualité de chef-garde. Ce fut aussi un militant syndical très actif à une époque où les organisations syndicales constituaient un des piliers du Parti Ouvrier Belge (P.O.B.), au même titre que les mutualités et les coopératives.
C’est dans ce contexte familial et social que le jeune Marc fit connaissance avec la politique. Comme ses parents, il considérait que les communistes étaient des "diviseurs" et il voyait l’Union soviétique d’un très mauvais oeil, surtout après le déclenchement de la guerre de Finlande (novembre 1939-mars 1940). Mais les Drumaux père et fils n’appartenaient pas pour autant à l’aile droite de la social-démocratie belge. On put le constater notamment à l’occasion de la guerre d’Espagne, les Drumaux ne dissimulant pas leur indignation quand, le 14 janvier 1939, le gouvernement belge présidé par P.H. Spaak reconnut le gouvernement fasciste que Franco avait imposé par la force à l’Espagne avec le soutien d’Hitler et de Mussolini.
Attitude significative, même s’il en fallut davantage pour que s’amorce un rapprochement avec le Parti communiste. Quand Marc Drumaux revint chez lui après avoir suivi l’exode des jeunes vers la France lors de l’agression allemande de mai 1940, sa vision des choses n’avait pas changé. Ses études moyennes terminées à l’Athénée d’Ath (section latin-math.), il aurait voulu les poursuivre à un niveau universitaire, mais ses parents n’en avaient pas les moyens et il dut se contenter d’un poste d’employé aux chemins de fer.
Nous sommes en 1941 et c’est alors que s’esquisse un tournant dans les idées politiques du jeune homme, tournant qui va l’amener, à la suite de contacts pris fin 1942, à adhérer au Parti communiste au début de 1943. Sans doute l’évolution des événements à l’échelle planétaire y fut-elle pour beaucoup, surtout l’entrée en guerre de l’U.R.S.S., mais, dans les explications qu’il donnera plus tard à ce sujet, Marc Drumaux insiste sur le fait que ce fut son adhésion à la résistance qui le mit en contact avec le parti.