Baiwir Marcel (1917-2007). Une tranche de vie dans l’histoire de la Fédération liégeoise du parti communiste
par Jules Pirlot
Marcel Laurent Baiwir est né à Liège, le 4 octobre 1917. Julien Baiwir, son père, était ardoisier-zingueur. Sa mère, Marguerite Butinel, matelassière, fille d’un anarchiste français réfugié en Belgique, adhère au PCB en 1926. Suivant son exemple, Marcel Baiwir devient membre de la Jeunesse communiste en 1934 et milite dans un comité de lutte contre le chômage. Il est admis au PCB en 1935, mais continue son activité dans la JC puis la JGSU résultant de la fusion entre les jeunes socialistes et communistes. Fin août 1936, il part pour l’Espagne rejoindre le bataillon André Marty de la Deuxième brigade internationale et participe à des combats.
A l’initiative de son parti, il est ramené en Belgique avec les jeunes en âge de service militaire qui s’étaient mis dans l’illégalité en s’engageant dans un conflit armé à l’étranger. Toutefois, comme soutien de veuve, il n’est pas appelé sous les drapeaux. Arrêté comme suspect, en mai 1940 avec de nombreux militants communistes, il est libéré à l’approche des Allemands et se réfugie dans une semi clandestinité poursuivant ses activités politiques. En juin 1941, prévenu par René Beelen, il échappe à l’arrestation massive des communistes dont la liste avait été fournie aux Allemands par les autorités belges. Après la Libération, le bourgmestre de Liège et le procureur du roi de son ressort seront poursuivis mais échapperont à une condamnation. Contraint à une clandestinité totale, il est affecté à des missions à Bruxelles et dans divers arrondissements de Wallonie. Il participe, avec ce qui restait de la JGSU après le retrait des socialistes, à la tentative de création d’un Rassemblement national de la jeunesse, dans le cadre du Front de l’Indépendance. Il rejoint aussi les Partisans armés. En juin 1943, il est arrêté dans son logement clandestin avec son épouse et son jeune fils qui sont rapidement relâchés. Les Allemands mettent un certain temps à l’identifier, sans connaître son rôle dans la Résistance. Il est alors déporté à Vught, Sachsenhausen puis Mauthausen d’où il est libéré en 1945.