Notre nouvelle librairie est en ligne
Grand coup de frais ! Nous continuons de restructurer le site afin de le rendre plus dynamique et de l’enrichir à la fois d’outils de recherche, d’une importante documentation mais aussi de rendre visibles nos différentes activités telles que les expositions, conférences, journées d’études, prix scientifique du CArCoB,...
Notre site se dote également d’une nouvelle librairie en ligne. Désormais vous y trouverez les publications du CArCoB, ainsi que celles résultant de coéditions entre le CArCoB et un autre éditeur partenaire.
Nous valorisons et mettons en vente également des livres - dont nous ne sommes pas éditeurs - portant sur des sujets en lien avec nos propres collections, avec l’histoire du (des) communisme(s), des communistes et des mouvements progressistes.
Afin de mieux découvrir ces publications, nous mettons à votre disposition certaines tables des matières, préfaces, présentations, postfaces mais aussi des photos, des interviews vidéo et des articles de presse.
Le payement peut maintenant s’effectuer en ligne ou par virement, à la meilleure convenance de l’utilisateur.
Vous pouvez découvrir notre nouvelle librairie en cliquant ici !
Bonne découverte et bonne lecture !
Amandine Verheylewegen
Secrétaire de rédaction
Une correspondance de Célestin Demblon
Célestin Demblon, (1859-1924) est l’incarnation des pionniers du socialisme de lutte de classe qui fondèrent le POB (Parti Ouvrier Belge) et furent de ses premiers députés. Instituteur révoqué pour ses idées, érudit, il maintint son hostilité à la participation gouvernementale au sein du POB, rallié à celle-ci pendant la guerre 14-18.
Tribun acclamé par les travailleurs de Wallonie, il salua la Révolution bolchevique, se dressa contre la motion Mertens et fut l’âme du journal de la gauche socialiste La Lutte des Classes. Il fut dès lors l’objet de mises en demeure de plus en plus agressives au sein de la Fédération liégeoise du POB, mais il refusa de se dédire. À la veille de son exclusion, il annonça qu’il prendrait la tête de la liste communiste aux élections de 1925, mais son cœur céda le 12 décembre 1924.
La veuve de René Joseph Paquay, ancien militant communiste et Partisan, Mme Vincke, a fait don au CArCoB de 45 lettres manuscrites de Célestin Demblon adressées à l’un de ses partisans, actif au sein de la minorité qu’il animait à la Fédération liégeoise du POB, Armand Lovinfosse. Nous ne possédons malheureusement aucune information sur ce dernier (toute indication serait la bienvenue).
Cette correspondance très soutenue s’étend du 17 novembre 1922 au 29 novembre 1924, soit quelques jours avant le décès de Demblon. Elle évoque la préoccupation soutenue de celui-ci pour la diffusion du journal, l’attention du député installé provisoirement à Bruxelles, pour suivre la situation à Liège, à Herstal, à Seraing. Elle témoigne de son acharnement dans l’affaire Coppée, dont les tractations avec l’occupant semblent échapper à la justice. Elle éclaire aussi les meetings qu’il multiplie jusqu’à son dernier souffle. Cette correspondance annonce ainsi la bataille à venir au sein de la Fédération et traduit l’engagement total de Demblon dans le combat qu’il a engagé, lui dont les plus proches amis et compagnons de lutte, dont Volders principalement, ont désormais cédé la place à une autre génération.
José Gotovitch
Le fabuleux destin de Frédéric Legrand, forgeron borain
Il prit part à l’assaut contre le Palais d’hiver, à Petrograd, en octobre 1917 !
Une vie extraordinaire que celle de Frédéric Legrand, né en 1883, qui fut mineur de fond à 11 ans, avant de se qualifier comme forgeron et d’adhérer aux JGS (Jeunes gardes socialistes) à 14 ans. Quand vient la guerre, en 1914, il s’engage volontairement dans l’armée belge. Il rejoint clandestinement la France où il est affecté à un bataillon de soldats - ouvriers spécialisés. En 1915, avec quelques 200 de ses camarades et compatriotes, il est expédié en Russie. La brigade est employée dans deux usines de guerre, à Sestroretsk et Petrograd. Et les voilà confrontés aux deux révolutions russes, celle de février 1917 et celle, bolchévique, d’octobre 1917. Une partie des Belges, dans ces deux villes, prennent ouvertement parti pour Lénine. Frédéric Legrand, parmi eux, est à l’avant-garde. Il participe, armé, à l’assaut emblématique du Palais d’hiver à Petrograd, qui signa la victoire des révolutionnaires. Il décide de rester en Russie. Il y adhère au parti bolchévique. Il part en Kirghizie comme instructeur forgeron dans des écoles techniques. Puis, il prend part, aux côtés des communistes, à la guerre civile contre les "blancs" et les envahisseurs étrangers.
Au CArCoB, une importante documentation est disponible sur les Belges de Petrograd et Frédéric Legrand.
Jean Lemaître
Sur la piste de Yu Bin
Le film de Jean-Christophe Yu poursuit une carrière internationale. Il a été rediffusé par Arte et La Trois de la RTBF avec une interview par Hadja Lahbib. Plus qu’un documentaire familial, puisqu’au départ il s’agit d’une recherche sur le grand-père chinois que le réalisateur n’a jamais connu, c’est un film qui balaye toute l’histoire du 20E siècle.
Yu Bin vit ce qu’ont vécu Deng Xiaoping et Chou-En-Laï, étudiants chinois en France et en Belgique. Il retourne dans une Chine agressée par le Japon. Il s’enthousiasme pour la révolution, connaît les désillusions et même la répression.
Jean-Christophe Yu retrouve enfin une famille restée fidèle au Parti communiste chinois.
Pour mieux connaître Jean-Christophe Yu, il faut savoir que son père Georges Yu, fils de Yu Bin, a milité au Parti communiste français et au PCB. Sa mère est Fanny Renotte, fille de l’artiste, résistant et homme politique Paul Renotte, et de Jeanne Massart, infirmière, elle aussi résistante communiste et promotrice de l’accouchement sans douleur, de la contraception et la dépénalisation de l’IVG.
Le film, partiellement réalisé à partir d’archives du CArCoB constitue une source historique remarquable.
Bande annonce : Sur la piste de Yu Bin - VFr from ICTV on Vimeo.
Des linogravures de Wilchar
Depuis les années 1950, le peintre et graveur Wilchar (Willem Pauwels, dit Wilchar, 1910-2005) a gravé des dizaines de linos en format 50/70, qu’il imprime lui-même. Son imagination satirique évoque Ensor comme dans L’entrée du Christ à Beersel. L’impuissance céleste traduit une veine anticléricale, tandis que d’autres planches évoquent le marché de l’art, les guerres, le fossé se creusant entre riches et pauvres ou les absurdités de la société de consommation. Dans son esprit, cet art de l’imagier populaire est un vecteur d’expression militante à portée de tous. Wilchar revendique la voie d’un artisanat, qui rejette la consécration artistique : "Je présente mes œuvres exclusivement dans mon atelier de la même manière que le boulanger qui "expose" sa fournée" écrit-il dans L’Impertinent.
Le CArCoB conserve désormais une belle et représentative collection de ces linos.
Présentation à la presse de la réédition de "Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge"
C’est fait ! Sortie de presse de la réédition "Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge" (auteur, Claude Renard) éditée par les Éditions Memogrames et le CArCoB. Cette sortie fut l’objet, le 4 mai dernier, d’une présentation-débat, au siège du Centre d’action laïque (Bruxelles), rehaussée d’un buffet froid, avec un beau panel de journalistes issus de différents médias : Le Vif l’Express, La Libre Belgique, Espace de libertés, RTBF, Nord-Éclair, Politique, Solidaire, Le Drapeau Rouge, La Gauche, etc. D’autres journalistes - qui ne pouvaient être présents au déjeuner-presse - ont déjà commandé un exemplaire presse et se sont dit très intéressés de faire une recension de ce livre-clé, reparu à l’occasion du centième anniversaire de la Révolution bolchévique (1917 - 2017). Pour rappel, la première édition de ce livre, unique en son genre, était parue en 1967. 50 ans plus tard, le voici réédité sous une belle version, au graphique amélioré, rehaussée d’une riche iconographie, et également préfacée par Jean Puissant, historien, professeur émérite à l’Université Libre de Bruxelles. Claude Renard, pour sa part, apporte une postface à l’ouvrage, écrite avec le recul du temps, 28 ans après la chute du mur de Berlin.
Un livre, un riche débat !
Claude Renard, l’auteur, restitua les conditions (recherche d’informations, croisement des sources) de ce livre resté unique en cette matière, sujet qui fut également creusé, est-il souligné, par les recherches de Marcel Liebman. Comme dans les autres pays, les travailleurs eurent à choisir, dès l’avènement de la révolution russe, entre la voie révolutionnaire et la voie socialiste réformiste. En Belgique, le fléau de la balance pencha, en fonction des spécificités du pays :
Occupation allemande dans le seul pays européen totalement occupé (à l’exception de l’Yser) et neutre au départ.
Le POB, déjà puissant, comprenant en son sein sa branche syndicale.
La participation du POB à un gouvernement d’union nationale, durant la guerre 14-18, et au lendemain du conflit, prônant le patriotisme nationaliste.
De facto, un schisme s’est produit au sein du POB, conduisant à la fondation du Parti communiste en 1921, resté minoritaire par rapport aux socialistes en Belgique, au contraire de la France, par exemple. Les premiers cercles communistes sont nés en Flandre, à l’initiative des Jeunesses socialistes (JGS). Ils furent rejoints ensuite par le courant de War Van Overstraeten, et son journal L’Ouvrier communiste. Et c’est dans un deuxième temps que Joseph Jacquemotte, leader de l’aile gauche syndicale au sein du POB (avec son groupe des Amis de l’Exploité), se dissocia du POB et adhéra à l’Internationale communiste fondée par Lénine.
Un riche débat s’en suivit alors, avec les nombreuses questions des journalistes, dont il ressortit les réflexions ou interrogations suivantes :
Le danger de revisiter l’histoire à la lumière des faits présents, en omettant les contextes d’alors.
L’influence positive qu’eut la Révolution d’Octobre sur les conquêtes sociales et démocratiques considérables (le suffrage universel, les huit heures,...) obtenues en Belgique après-guerre, en renfort du programme des réformes résolument continué par le POB.
Le fait qu’un nombre non négligeable de socialistes belges, tout en choisissant de rester au sein de leur parti, ont manifesté de la sympathie, voire un franc soutien à la Russie des soviets, tout en émettant parfois des réserves sur les modalités d’action.
Cette interrogation : pourquoi le PCB - nourri de marxisme - n’a pas su s’adapter dans les années ’70 aux nouvelles donnes et s’est éteint en 1985 lorsqu’il a perdu toute une représentation parlementaire. Enfin : peut-on considérer que le PTB actuel est l’héritier, un peu, beaucoup ou non, de l’ancien PC ?
Pour commander l’ouvrage "Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge"
Le livre de Claude Renard, Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge (co-édité par les Éditions Memogrames et le CArCoB) comporte 160 pages. Son format : 22 X 22 cm. Il comprend 50 pages de photos dont la plupart sont inédites. Son prix : 19€.
Il peut d’ores et déjà être commandé dans toutes les librairies ou être directement obtenu via la librairie en ligne du CArCoB en cliquant ici.
Pour toute information concernant le livre auprès du CArCoB : carcob@skynet.be